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de ses conseils, de ses moyens, de son secours ou de quelque manière que ce soit. C’est pourquoi les Juifs firent preuve d’un aveuglement bien étrange, en s’imaginant qu’ils observaient ce précepte, pourvu seulement qu’ils n’eussent pas commis le meurtre de leurs mains.

III. — AUTRES CHOSES DÉFENDUES PAR CE PRÉCEPTE

Un Chrétien qui sait, par l’interprétation de notre Seigneur Jésus-Christ Lui-même, que la Loi dont nous parlons est spirituelle, c’est-à-dire qu’elle nous ordonne d’avoir non seulement les mains pures, mais encore le cœur droit et irréprochable, ce Chrétien, disons-nous, ne peut se contenter de ce que les Juifs regardaient comme surabondant. Ainsi, d’après l’enseignement de l’Evangile, nous n’avons même pas le droit de nous mettre en colère contre notre frère. Notre-Seigneur ne dit-il pas « Mais Moi Je vous le dis, quiconque se met en colère contre son frère, sera condamné par le jugement ; celui qui dira à son frère: Raca, sera condamné par le conseil ; et celui qui l’appellera fou, méritera d’être condamné au feu éternel de l’enfer. »?[1]

Ces paroles nous montrent clairement que celui qui se met en colère contre son frère, même s’il tient sa colère renfermée dans son cœur, ne laisse pas d’être coupable ; que celui qui la fait éclater au dehors d’une manière quelconque, commet un péché grave, et son péché est bien plus grave encore s’il ne craint pas de traiter son frère avec dureté, et de le charger d’injures.

Ceci est vrai, lorsque nous nous mettons en colère sans raison. Mais il y a une colère légitime

  1. Matth., 5, 22.