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Remarquons encore qu’il y a dans ces paroles qui terminent le premier Commandement, ce qu’on pourrait appeler deux aiguillons, capables d’exciter les hommes charnels aussi bien que les hommes spirituels à l’observation de la Loi.

Et d’abord, ces mots, « le Dieu fort, » doivent être expliqués avec d’autant plus de soin, que souvent la chair, trop peu effrayée des menaces divines, invente pour son usage différentes raisons qui la feront échapper sûrement à la colère de Dieu, et éviter ses châtiments. Mais quiconque est assuré que Dieu est le Dieu fort, redit avec David:[1] « Où irai-je pour m’éloigner de votre esprit ? Où fuirai-je pour me dérober à votre vue ? » D’autres fois la chair se défie des promesses divines, exagère les forces de l’ennemi, et s’imagine qu’elle ne pourra jamais résister à ses efforts. Au contraire, ceux qui ont une Foi vive, ferme et solide, une Foi qui s’appuie sur la Force même et la Vertu de Dieu, sentent leur courage se ranimer et se fortifier car ils se disent à eux-mêmes:[2] « Le Seigneur est ma lumière et mon salut. Qui craindrai-je ? »

Le second aiguillon, c’est la jalousie divine. très souvent les hommes s’imaginent que Dieu ne s’occupe point des choses humaines, pas même de notre fidélité ou de notre négligence à garder sa Loi. De là de graves désordres dans leur vie. Mais quand on est convaincu que Dieu est un Dieu jaloux, cette pensée retient facilement dans le devoir.

Toutefois la jalousie que nous attribuons à Dieu n’est point celle qui agite et trouble l’esprit. La jalousie de Dieu, c’est cet Amour, cette Charité qu’il a pour nous, et qui l’empêche de laisser jamais personne s’éloigner de Lui impunément.

  1. Psal., 138, 7.
  2. Psal., 26, 1.