tellement certains pécheurs qui venaient lui demander l’Absolution avec un cœur endurci, qu’il leur inspirait la douleur d’une véritable Contrition. Mais dans la suite, il y eut tant de relâchement dans la sévérité de l’ancienne discipline, et la Charité se trouva si refroidie que la plupart des fidèles ne regardent plus la douleur intérieure de l’âme et les gémissements du cœur comme nécessaires pour obtenir le pardon de leurs péchés, et qu’ils croient suffisant de montrer les dehors et les apparences du repentir.
Les peines satisfactoires qui nous sont imposées ont encore cet avantage de nous faire retracer l’image et la ressemblance de Jésus-Christ notre Chef, qui Lui-même a été éprouvé, et a subi toutes sortes de souffrances. « On ne peut rien voir de plus difforme, dit Saint Bernard, qu’un membre délicat sous un chef couronné d’épines. »[1] D’ailleurs au témoignage de l’Apôtre, « nous ne sommes les cohéritiers du Sauveur, qu’autant que nous souffrons avec Lui ;[2] et comme il est écrit dans un autre endroit: Si nous mourons avec Lui, nous vivrons aussi avec Lui ; si nous souffrons avec Lui, nous régnerons aussi avec Lui. »[3]
Saint Bernard établit encore que l’on trouve deux choses dans le péché: une tache pour l’âme, et une plaie ; qu’à la vérité la miséricorde de Dieu enlève la tache, mais que pour guérir la plaie du péché, il faut nécessairement ce traitement que l’on emploie comme remède dans la Pénitence. Lorsqu’une blessure est guérie, il demeure encore des cicatrices, qui elles-mêmes ont besoin de guérison
ainsi l’âme, après la remise de sa faute, conserve encore quelques restes de ses péchés, dont elle a besoin de se