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Or c’est là évidemment un acte de justice. Car s’il ne peut y avoir de justice stricte et rigoureuse entre Dieu et les hommes, puisqu’ils sont séparés par un intervalle infini, cependant il est certain qu’il existe entre eux une sorte de justice, que l’on peut comparer à celle que nous trouvons entre un père et ses enfants, entre un maître et ses serviteurs.

La troisième fin que se propose celui qui se repent, c’est de rentrer en grâce avec Dieu, dont il a encouru l’inimitié et la disgrâce par la laideur de son péché. toutes choses qui montrent assez que la Pénitence est véritablement une vertu.

Mais il est nécessaire d’apprendre aux Fidèles par quels degrés on peut s’élever jusqu’à cette vertu divine.

D’abord la miséricorde de Dieu nous prévient, et tourne nos cœur s vers Lui, pour nous convertir. C’est cette grâce que demandait le Prophète, quand il disait:[1] « Convertissez-nous à vous, Seigneur, et nous serons convertis ! »

Ensuite illuminés par cette lumière, nous tendons vers Dieu par la Foi. Car comme l’Apôtre nous l’assure:[2] « Celui qui veut aller à Dieu doit croire qu’il existe, et qu’il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent. »

Puis viennent les mouvements de crainte, c’est alors que frappé par la considération des supplices rigoureux qu’il a mérités, le pécheur détache son cœur du péché. C’est à cet état d’âme que semblent se rapporter ces paroles d’Isaïe:[3] « Nous sommes devenus comme celle qui approche du temps où elle doit enfanter, et qui crie au milieu des douleurs qu’elle ressent. »

A ces sentiments se joint l’espérance d’obtenir

  1. Thren., 5, 21.
  2. Hebr., 11, 6.
  3. Isa., 26, 17.