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que notre Dieu et Sauveur avait Lui-même prescrite ?

Ce que nous venons de dire suffit pour instruire les Fidèles sur la matière et la forme, ces deux parties si importantes de l’essence même du Baptême. Mais pour produire le Sacrement, il y a une manière d’employer l’eau — manière déterminée par l’Eglise — dont il n’est pas permis de s’écarter. Les Pasteurs auront donc soin de donner la doctrine sur ce point, et d’expliquer en peu de mots l’usage et la pratique de l’Eglise. Elle admet trois manières de baptiser: ou bien en plongeant dans l’eau ceux que l’on baptise, ou bien en versant l’eau sur eux, ou enfin en les arrosant par aspersion. Mais de ces trois rites, quel que soit celui qu’on suive, il est certain que le Baptême est valide. L’eau n’est employée dans le Baptême que pour signifier l’ablution intérieure de l’âme, que ce Sacrement opère. Voilà pourquoi Saint Paul l’appelle un bain.[1] Or il y a également ablution, soit qu’on plonge dans l’eau, comme on le fit longtemps dans les premiers siècles de l’Eglise ; soit qu’on verse l’eau, comme c’est aujourd’hui l’usage général ; soit enfin qu’on fasse seulement une aspersion, comme Saint Pierre, dit-on, lorsqu’il convertit et baptisa en un seul jour trois mille personnes.[2]

Peu importe d’ailleurs que l’on fasse une ou trois ablutions. Saint Grégoire le Grand, écrivant à Léandre, dit que le Baptême s’est donné dans l’Eglise, et peut se donner de deux manières. néanmoins les fidèles devront observer le rite en usage dans leurs églises particulières.

Mais il faut avoir grand soin d’apprendre au peuple que l’eau doit être versée, non sur une partie quelconque du corps, mais principalement

  1. Eph., 5, 26.
  2. Act., 2, 41.