Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/22

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

très nombreux, n’aboutissent qu’à chatouiller les oreilles, sans remuer les cœurs. Au contraire, une Instruction catéchétique, bien que modeste et simple, sera cette Parole que Dieu Lui-même exalte par la voie d’Isaïe : Comme la pluie et la neige descendent du ciel et n’y retournent pas, mais abreuvent la terre, la fécondent et la font germer, fournissent la semence au semeur et le pain à l’affamé : telle la parole qui sort de ma bouche. Elle ne reviendra pas à moi sans effet, mais elle accomplira tout ce que je voulais et produira les fruits pour lesquels je l'ai envoyée[1].

Nous croyons qu’il faut en penser autant de ces Prêtres qui, pour mettre en lumière les Vérités de la Religion, composent des ouvrages de grand travail : ils méritent les plus beaux éloges. Cependant, combien petit est le nombre de ceux qui étudient ces volumes et en retirent un fruit proportionné au travail des auteurs et à leurs vœux! L’enseignement de la Doctrine chrétienne, s’il est bien donné, n’est jamais sans profit pour les auditeurs.

Et, pour enflammer le zèle des Ministres de Dieu, il sera bon de le répéter encore : grand est le nombre — et il grandit tous les jours — de ceux qui ignorent tout, en fait de Religion, ou qui ont de Dieu et de la Foi chrétienne une connaissance si insuffisante qu’elle ne les empêche pas, dans le plein jour de la Vérité catholique, de vivre à la façon des idolâtres. Combien, hélas! nous ne disons pas d’enfants, mais d’adultes et d’hommes sur le déclin de l’âge, qui ne savent rien des principaux Mystères de la Foi et qui, entendant nommer le Christ, répondent : Qui est-Il..., pour que je croie en Lui[2]?

De là vient qu’ils ne se font pas un reproche de susciter et d’entretenir des haines, d’établir les contrats les plus injustes, de se livrer à des spéculations malhonnêtes, d’accaparer le bien d’autrui par une lourde usure, et autres méfaits pareils. En outre, ignorant la Loi du Christ qui ne condamne pas seulement les actes honteux, mais défend même d’y penser volon-

  1. Isai., lv, 10, II.
  2. Joan., IX, 36.