Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/190

Cette page n’a pas encore été corrigée

avons donc raison de dire que ce n’est point par l’intelligence, mais par les lumières de la Foi que nous connaissons l’origine, les dons et l’excellence de l’Eglise. C’est qu’en effet cette Eglise n’est pas l’œuvre de l’homme. C’est le Dieu immortel qui l’a fondée sur la pierre inébranlable. Le Prophète David nous le dit expressément:[1] Le très-Haut l’a établie Lui même. Aussi est-elle appelée l’héritage de Dieu[2] et le peuple de Dieu.[3] Son pouvoir ne lui vient pas non plus des hommes, mais de Dieu, et de même que la nature est incapable de lui donner ce pouvoir, de même aussi, c’est la Foi et non la nature qui nous fait admettre qu’elle a reçu les clefs du Royaume des cieux,[4] la puissance de re mettre les péchés[5] d’excommunier les pécheurs,[6] de consacrer le vrai corps de Jésus-Christ,[7] et enfin que les citoyens qui demeurent dans son sein, n’ont point ici-bas de demeure permanente, mais qu’ils cherchent la cité future où ils doivent habiter un jour.[8]

Nous sommes donc rigoureusement tenus de croire que l’Eglise est Une, Sainte et Catholique.

Mais si, en croyant aux trois personnes de la Sainte Trinité, le Père, le Fils et le Saint-Esprit, nous mettons en elles notre Foi et notre confiance, ici au contraire, nous parlons autrement, et nous faisons profession de croire une Eglise Sainte, et non pas en une Eglise sainte. Et par cette manière différente de nous exprimer, nous conservons la distinction nécessaire entre le Créateur et les choses qu’il a créées, et nous attribuons à sa divine bonté tous les dons que l’Eglise possède.

  1. Psal., 86, 5. 57.
  2. Psal., 2, 3. 58.
  3. Os., 2, 1. 59.
  4. Matth., 16, 19.
  5. Joan., 20, 23.
  6. Matth., 18, 17.
  7. Hebr., 13, 19.
  8. Hebr., 13, 14.