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un Jugement publie et général. C’était le moyen de les faire connaître à tous d’une manière très éclatante, et d’obliger tous les hommes à rendre à la Justice et à la Providence de Dieu les louanges qu’elle mérite. n’avait-on pas vu plus d’une fois les justes eux-mêmes, pendant leur séjour sur cette terre, se plaindre injustement de cette Providence, lorsque les méchants auprès d’eux vivaient au sein de l’opulence et des honneurs ? Mes pieds ont chancelé, disait le Prophète David lui-même,[1] mes pas se sont presque détournés de la voie, parce que j’ai vu avec jalousie et avec regret la paix des pécheurs. Voilà, dit-il un peu plus loin, voilà que les pécheurs et les heureux du siècle ont acquis les richesses, et j’ai dit: C’est donc en vain que j’ai gardé mon cœur pur et que j’ai conservé mes mains innocentes, puisque je suis frappé de plaies tout le jour, et que je suis châtié dès le matin. Et cette plainte. plusieurs autres l’ont fait entendre comme lui. Il fallait donc de toute nécessité un Jugement général, pour que les hommes ne disent pas: Dieu se promène dans le ciel, sans se soucier des choses de la terre.[2] C’est donc avec raison que l’on a placé cette Vérité au nombre des douze Articles de notre Foi, pour affermir la croyance de ceux qui auraient pu douter de la Justice et de la Providence de Dieu.

D’ailleurs, il était souverainement utile de proposer ce Jugement de Dieu aux bons et aux méchants, pour consoler les uns et effrayer les autres, pour empêcher les premiers de se décourager en leur faisant connaître la Justice de Dieu, et pour détourner les seconds du mal par la crainte des éternels supplices.

Aussi Jésus-Christ, notre Dieu et Sauveur, en

  1. Psal., 72, 2, 3.
  2. Job., 22, 14.