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consentement aux paroles de l’Ange, en disant:[1] Voici la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon votre parole, que sur-le-champ le corps très saint de Jésus-Christ fut formé en elle, qu’une âme jouissant pleinement de la raison fut unie à ce corps et que dans un seul et même instant Il fut Dieu parfait et homme parfait. Or personne ne saurait douter que cet effet si extraordinaire et si admirable ne soit l’œuvre du Saint Esprit. Car selon les lois ordinaires de la nature, l’âme raisonnable ne vient s’unir au corps qu’après un temps déterminé.

Ce qui n’est pas moins digne de notre admiration, c’est que, au moment même où l’âme de Jésus-Christ s’unissait à son corps, la divinité s’unissait également à l’un et à l’autre: et ainsi comme le corps fut aussitôt animé que formé, de même aussitôt la divinité fut unie au corps et à l’âme.

D’où il suit que dans le même instant Jésus-Christ fut Dieu parfait et homme parfait, et que la très Sainte Vierge put vraiment et proprement être appelée Mère de Dieu, et Mère d’un homme, puisque dans le même moment elle avait conçu un Dieu homme. C’est ce que l’Ange lui avait bien marqué, en lui disant:[2] Voilà que vous concevrez dans votre sein et que vous enfanterez un fils à qui vous donnerez le nom de Jésus. Il sera grand, et on L’appellera Fils du Très Haut. L’événement d’ailleurs ne faisait que confirmer la prophétie d’Isaïe:[3] Une Vierge concevra et enfantera un fils. Sainte Elisabeth avait la même pensée, lorsque, remplie du Saint-Esprit et instruite par Lui de la conception du Fils de Dieu, elle disait à Marie:[4] D’où me vient ce bonheur que la mère de mon Dieu daigne venir me visiter ?

  1. Luc., 1, 38.
  2. Luc, 1, 31.
  3. Isa., 7, 14.
  4. Luc., 1, 43.