R. Je vais vous le lire ; car ma mémoire récalcitrante n’a jamais pu le retenir tout entier…
D. Pourquoi dites-vous, Notre Pere ?
R. Dans le fait, je n’en sais rien : car Dieu ne nous traite pas comme ses enfants.
D. Pourquoi dites-vous, qui êtes aux Cieux ?
R. Je le dis ainsi, parce qu’il est écrit ainsi : car il y a long temps que j’ai cru voir dans ce peu de paroles une lourde inconséquence & même une contradiction manifeste. Dieu n’est-il pas par-tout ?
D. Expliquez-nous, que votre nom soit sanctifie.
R. J’en serois bien embarrassé, car je ne conçois pas comment un atôme peut glorifier & sanctifier un Dieu.
D. Expliquez-nous, que votre Regne arrive !
R. En effet, il seroit temps que le Maître arrivât : car on commence à être bien las de ses valets.
D. Et ces paroles, que votre volonté soit faite, &c.
R. Me semblent ridicules. Les Catholiques sont les premiers qui se soient avisés de dire à leur Maître absolu qu’ils veulent bien lui obéir.