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celle de ces impies contre lesquels ils déclament si vivement. Mais cette religion à eux est tout leur avoir. C’est à l’ombre de cette religion qu’ils coulent une vie molle, inutile, et nuisible aux progrès d’une nation. Il ne faut pas s’étonner si les prêtres défendent avec aigreur ces autels sans lesquels la plupart croupiraient dans la misère.

D. Si les prêtres soutiennent la religion, uniquement parce qu’elle leur offre une existence, ils n’appartiennent pas à des parents fortunés ?

R. Sur quatre-vingt mille prêtres et aspirants à la prêtrise, on a calculé que deux mille eussent vécu de leurs rentes ; que cinq mille auraient eu du pain dans leurs foyers, avec une légère occupation ; que cinquante mille, s’ils n’avaient pris la soutane, devraient battre la semelle, comme leurs aïeux, ou se livrer à d’autres états aussi fatigants, et que, sans l’habit ecclésiastique, vingt-trois mille seraient des journaliers exposés dès l’aurore à l’intempérie des saisons, et heureux de rapporter le soir dans la chaumière leurs huit ou quinze sous.

D. Pourquoi n’y a-t-il aujourd’hui que la classe pauvre qui entre dans la prêtrise ?

R. Parce que ceux qui ont de la fortune ne veulent pas forcer leurs enfants à passer la vie dans l’hypocrisie.

D. La classe pauvre, en envoyant ses enfants au séminaire, agit-elle par esprit de religion ou par simple spéculation ?

R. Dans la classe pauvre, il est quelques personnes que le hasard a favorisées, et qui possèdent des connaissances libérales. Celles-là, en sacrifiant leurs enfants au séminaire, sont conduites par la vanité de voir un jour