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D. Retirons-nous un grand avantage de ces fêtes et de ces dimanches ?

R. Ici on peut juger de notre aveuglement en faveur des prêtres. Toute une nation, pour leur plaire, consent à suspendre son industrie pendant soixante jours de l’an… Sur trente-deux millions de Français, supposons que la moitié seulement soit en état de gagner la somme de un franc cinquante centimes par jour. L’industrie française perdra vingt-quatre millions de francs chaque dimanche ou fête, et si nous multiplions cette somme par soixante, qui est le nombre des dimanches et des fêtes, nous aurons au produit une perte annuelle d’un milliard quatre cent quarante millions de francs… Avec une partie de cet or, que de larmes ne pourrions-nous pas essuyer ! que d’établissements utiles couvriraient le sol de la France ! Mais non… il vaut mieux sacrifier aux prêtres. Restons soixante jours les bras croisés, de crainte que le soleil couchant ne nous donne assez le loisir de réparer nos forces jusqu’à son lever… Passons deux mois à boire et à manger, sans autre souci… Que nous manquions de quoi suffire à notre existence, que nos affaires aillent de Charybde en Scylla, qu’importe, pourvu que le prêtre jouisse de nous voir à ses pieds ! qu’importe, pourvu qu’il s’engraisse de son ascendant sur une nation qui ose se croire avancée dans les progrès humains !!!

D. Quel motif si puissant a donc pu autoriser les prêtres à paralyser l’industrie de toute une nation pendant soixante jours de l’année ?

R. L’intérêt. Ils nous ordonnent, sous peine d’une éternité de supplices, c’est-à-dire sous peine de péché mortel, d’assister à la messe les dimanches et les fêtes. À