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ardentes, que notre joie ne cesserait pas un instant de nous enivrer, si nous étions sûrs de l’existence de cette éternité glorieuse. Mais aspirer à un bonheur est un, et possibilité de l’obtenir est autre. Les prêtres vous insinueront que, dans le doute, il convient de continuer à leur allouer la somme de cent quatre-vingt-trois millions de francs annuellement, plus 50 millions de rente sur le milliard d’immeubles, et vous en rapporter à eux. Censurez-les de ce qu’ils visent à leurs intérêts. Au reste, soyez persuadé que les prêtres pensent comme l’impie à l’égard de cette éternité. Ils ne cachent leur conviction qu’afin de retirer les salaires attachés à leur état, tandis que l’impie a le courage de la produire pour diminuer le nombre des dupes.

D. Qu’est-ce que la charité ?

R. Elle renferme deux grands préceptes : l’amour de Dieu et du prochain. L’homme porte-t-il donc en lui des principes si abrutis pour qu’on soit contraint de lui commander d’aimer son Créateur et son semblable ! Dieu n’a-t-il pas placé lui-même dans nos cœurs ce besoin de lui épancher notre ame, et de nous unir comme une famille dont il est le père ! Le prêtre seul a pu s’endurcir contre Dieu et le prochain. Lui seul ne consent à louer, à bénir Dieu, qu’on ne lui ait payé préalablement une somme… Lui seul mesure la longueur de ses prières sur la quantité d’argent offert… Votre ombre errera long-temps sur les rives du Styx, si vous ne présentez l’obole à ce sordide Caron… Sa charité est cuirassée contre vos disgraces et vos maladies. Il promène la discorde depuis le toit de chaume jusqu’aux palais des rois. Triompher de tout ce qui peut lui nuire, n’importe par quelle