secrets de la pathologie vasculaire, et ceux qui ont bien voulu s’en occuper ont rapporté des phénomènes de peu d’importance, qui n’ajoutent rien aux idées de leurs premiers devanciers. Il faut laisser s’écouler plusieurs siècles, il faut arriver aux premiers pas de l’anatomie pathologique, pour voir se dresser Hunter, esprit éminemment observateur, à qui l’histoire de la phlébite doit des aperçus ingénieux et des considérations toute neuves.
Jonh Hunter, le fondateur du Collége vétérinaire de Londres, avait fait de nombreuses expériences sur les animaux, principalement sur les chevaux et les chiens, pour se rendre compte, d’une manière à peu près complète, des phénomènes dus à ce qu’il appelait l’inflammation des veines. Après une saignée mal pratiquée à la jugulaire, un cheval fut atteint d’un engorgement à l’encolure ; tout le trajet de la veine présentait un point dur, noueux ; l’animal mourut au bout de quelques jours. Le grand chirurgien anglais, étonné de la promptitude de cette mort dont la cause lui était inconnue, porta son attention sur la jugulaire, et, après l’avoir disséquée, il crut que la membrane interne était enflammée, qu’elle avait suppuré, et que le pus s’étant mêlé au sang, l’infection purulente dont nous parlerons bientôt s’était manifestée dans toute son intensité. Il n’en fallait pas davantage pour exciter la curiosité de Hunter, il en avait assez vu pour juger la phlébite, pour lui attribuer la mort de quelques chevaux après la saignée du cou. Cependant, il est loin de déclarer mortels tous les cas de phlébite ; si dans quelques circonstances, dit-il, la phlegmasie se propage aux organes placés à une grande distance, dans d’autres, au contraire, la maladie se limite, une exsudation plastique s’opère dans l’intérieur du vaisseau, l’occlusion s’effectue, et les phénomènes d’infection deviennent désormais impossibles. Cette