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Quelle est donc la nature de la matière contenue dans le coagulum ? Virchow, à ce sujet, s’exprime ainsi : « En étudiant le caillot, on voit que la masse qu’il renferme et qui ressemble à du pus, se forme par la transformation des couches centrales du caillot, qu’elle ne provient pas de la paroi vasculaire, que c’est une transformation toute chimique analogue à celle que l’on produit artificiellement en laissant lentement digérer de la fibrine coagulée. La fibrine se décompose, se change en une substance finement granulée, puis toute la masse devient un détritus. C’est une espèce de ramollissement et de régression chimique des substances organiques ; dès le début, une quantité de petites granulations deviennent visibles, les gros filaments de la fibrine se divisent en morceaux, ces derniers se subdivisent en fragments plus petits, et enfin la masse finit par être composée de petits granules fins, pâles. Le microscope résout cette difficulté, puisqu’il prouve que cette masse si analogue à du pus n’est pas du pus, ce dernier est un liquide essentiellement composé par des éléments cellulaires. De même que le sang ne saurait exister sans globules sanguins, de même le pus ne saurait être sans corpuscules purulente. »

Quand on trouve un liquide composé par une masse tout-à-fait granuleuse, on peut dire qu’elle ressemble à du pus, mais non pas qu’elle est du pus ; c’est une substance puriforme et non point purulente. »

À côté de ces granules, il n’est pas rare de voir un certain nombre d’autres productions ; par exemple, des éléments réellement celluleux, qui sont arrondis ou anguleux, dans lesquels on voit un, deux ou plusieurs noyaux souvent serrés les uns contre les autres, ayant une grande analogie avec les corpuscules purulents ; l’erreur est impossible parce qu’ils contiennent des granulations graisseuses démontrant qu’il s’agit