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Suppuration enkystée. — J’ai dit précédemment que la période initiale de la phlébite était caractérisée par la formation d’un ou de plusieurs caillots. Dans le premier cas, la matière purulente, d’après Cruveilhier, peut se trouver enfermée dans le centre du coagulum ; souvent, et de l’avis de presque tous les observateurs, le véritable pus est placé entre deux caillots, ou entre le caillot unique et la plaie veineuse.


Le pus est enfermé dans le centre du caillot. — Cruveilhier prétendait que le pus des veines ne se trouve pas d’abord près de la paroi veineuse, mais au milieu du coagulum sanguin remplissant le vaisseau, et dont la formation caractérise le début de l’affection. Cette opinion, qui a eu ses partisans, a été la seule professée pendant quelques années ; mais elle n’est plus admise de nos jours, Virchow lui a porté le dernier coup. Comment, en effet, la matière purulente se trouve-t-elle au milieu du caillot, par quelle voie et en vertu de quel principe existe-t-elle dans une cavité sans issue ? Pour Piorry et les partisans de la suppuration spontanée du sang, la solution de ce problème ne présenterait pas de difficulté. Cruveilhier pensait bien que la sécrétion purulente émanait de la paroi vasculaire ; mais le pus, au lieu de rester attaché à cette paroi, pénétrait jusqu’au milieu du caillot par endosmose, par voie de capillarité. Il est fort malaisé de comprendre que la matière purulente douée d’une organisation particulière puisse, à l’exemple d’un simple liquide, pénétrer par voie d’endosmose à l’intérieur d’une masse sanguine compacte. Cette théorie se comprend difficilement ; mais elle se conçoit, par ce fait qu’à cette époque le microscope était peu connu, les études microscopiques presque nulles ; le pus était considéré comme un simple liquide.