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cortège dans le poumon ou le foie, de manière à faire soupçonner une pneumonie, une pleurite ou une hépatite simple, l’infection purulente est là, qui révèle infailliblement sa présence.

Les douleurs articulaires produites par l’infection purulente sont tellement vives, qu’elles pourraient faire croire à un rhumatisme articulaire aigu ; mais nous savons que dans le premier cas, les douleurs articulaires, au lieu d’être primitives, ne surviennent guère qu’après plusieurs jours, accompagnés des autres symptômes de l’infection. Bérard recommande de ne point confondre l’infection purulente avec l’infection putride ; l’erreur est aujourd’hui impossible, la première de ces affections ayant une issue presque nécessairement fatale, tandis que la deuxième guérit dès que la cause locale qui l’entretient a été détruite.


Pronostic. — Presque inoffensif lorsque le pus ne pénètre pas dans le torrent circulatoire, il acquiert de la gravité lorsque la matière purulente se mêle au sang. Les douleurs articulaires, les abcès métastatiques sur le poumon, le foie, le cerveau, sont autant de circonstances aggravantes du pronostic. L’alternative la plus heureuse et qui rassure complètement sur le sort du sujet, est l’oblitération du vaisseau malade ; les phénomènes d’infection deviennent alors impossibles.


Anatomie pathologique. — Toute veine sous le coup d’une phlébite suppurative, offre deux points à étudier : 1o les altérations locales de la partie affectée ; 2o les altérations générales dans le cas d’infection purulente.


Altérations locales de la partie affectée. — Au début, lorsque le pus n’est pas encore formé, la tunique interne des