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mal effilé, d’une propreté douteuse, une piqûre faite à plusieurs reprises en déchirant plutôt qu’en coupant, un mauvais pansement, un mouvement inconsidéré du sujet, enfin, tout ce qui est susceptible de gêner la cicatrisation par première intention des lèvres de la plaie veineuse, peut amener l’apparition des symptômes de la phlébite. Cependant une saignée bien faite, le bon état de l’instrument, l’immobilité du sujet ne mettent pas à l’abri de cette affection ; un agent insaisissable est là, sentinelle impassible, qui se manifeste parfois de la manière la plus déplorable.

Hunter pensait qu’on devait regarder comme une cause principale de la phlébite, après la saignée, le défaut de disposition à la réunion par première intention des lèvres de la plaie veineuse, et la pratique semble en offrir des preuves éclatantes. Cet état de non-adhérence primitive favorise la formation du caillot, et lui donne la possibilité d’agir entre les lèvres de la plaie, jusqu’à la veine, pour l’oblitérer, se ramollir lui-même, produire l’infection, un empoisonnement peut-être. À côté de cette première cause, qui sans contredit est la plus fréquente, je placerai les violences extérieures, les piqûres fortuites, la ligature, la distension, les contusions, le déchirement des vaisseaux, la section complète ou incomplète comme dans les fractures comminutives.

La compression est une cause plus ou moins grave, suivant qu’elle est la conséquence d’un état pathologique ou qu’elle est produite par l’art.

Lorsque la compression est l’effet d’un état morbide, elle est caractérisée, dans quelques circonstances, par des tumeurs développées au voisinage des branches veineuses, agissant tantôt en aplatissant le vaisseau, tantôt en l’étreignant circulairement comme dans une gaine. Ces tumeurs peuvent être un cancer, un anévrysme, et dans ce dernier