Page:Castets - La Chanson des quatre fils Aymon, 1909.djvu/997

Cette page a été validée par deux contributeurs.
969
appendice

F 91, recto A Il promet encore d’aller au sépulcre « nuz piez et en langez » ; mais Charles exige avant tout qu’on lui livre Maugis « le traïte felon ». Renaud remonte en selle et tue Sanson. Ses frères combattent vaillamment. Roland, sur Viellantin, entre dans la mêlée.

B Le cheval d’Olivier est renversé par la poussée de Bayard. Combat où prennent part tous les chevaliers : « Gascoing et Alemant se sont moult damagié ». Renaud tue un « Grifonnet ». Roland et Renaud sont aux prises. Renaud est blessé au côté par Durendal. Joie de Roland : « Sainier voi vo costé ». Renaud répond qu’il le lui rendra plus tard. Ses frères sont venus à lui ; il ordonne la retraite. Ils rentrent en ville, on ferme la porte et on lève le pont. Charlemagne fait dresser quatre cents pavillons dans le pré. Il jure de n’en partir que lorsqu’il aura pris et « encroé au vent » ses ennemis. Renaud et ses frères regrettent de ne savoir ce qu’est devenu Maugis. Il retournerait, s’il savait comme ils sont « malmenés »

(92, recto A). Or, précisément, Maugis, est inquiet à leur sujet et il quittait son ermitage. Un paumier lui apprend le danger que courent ses cousins. Il se rend à Tremoigne, mais en passant par l’armée de Charlemagne où il se fait prendre pour une sorte de fou et s’attire la confiance de tous.

Pour la suite, v. dans Maugis d’Aigremont, les extraits du ms. C, p. 402-412. Dans B Maugis déguisé prend le nom de Raqueuz, dans C celui de Niquart. Les deux récits concordent.

I
La version française en prose

Toutes les transformations que l’histoire des Fils Aymon a subies dans notre pays, datent du Moyen Âge, et nous ont été conservées sous la forme de poèmes ou de romans en vers.

L’Italie connut ces compositions, en a modifié et enrichi les données, de sorte qu’à partir du xve siècle la célébrité des noms de Renaud et de ses frères a son origine et sa raison dans les œuvres de Pulci, de Boiardo, d’Arioste, de Tasse, de leurs imitateurs.

En France, la Chanson des Fils Aymon, en une forme dont aucune copie en vers ne nous est parvenue, mais dont les parties se retrouvent exactement dans des versions en vers, a été mise en prose de bonne heure ; ce dernier texte qui est abrégé et où les noms propres sont pour la plupart estropiés, a été imprimé au xve siècle, a passé dans la Bibliothèque Bleue, et c’est lui que reproduisaient hier encore les imprimeurs d’Épinal.

Son édition la plus ancienne est l’incunable de 1480 (Bibliothèque Nationale, réserve, Y 364). Elle a été réimprimée sans changement notable à Lyon en 1495 et 1497 par Jehan de Vingle avec des gravures sur bois très