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appendice

Charles convoque Aimes et son barnage, reproche à Aimes sa conduite et demande aux barons de juger le coupable.
87 verso A Naymes réclame en faveur d’Aimes qui déclare qu’il se défendrait « son acherins branc » contre quiconque l’accuserait de trahison.

Naimes conseille à l’empereur de permettre à Aimes de s’en retourner chez lui.

Aimes ne s’y refuse pas, mais avertit l’empereur qu’à son retour en France, celui-ci paierait cher la mort de ses fils, s’il les faisait périr.

Charles pleure d’abord, puis prend son épée pour couper la tête à Aimes. Naimes intervient encore et rappelle, « Nel porroit sez lignages souffrir ne endurer. »

Charles ordonne qu’Aimes parte au plus tôt, car si le lendemain il le trouve dans son armée, il le fera pendre. Aimes part, mais recommande ses enfants à Estous :

« Il n’ont pas de vitaille cargié un palefroi ».
« Volontiers, dist Estous, ne soiez en effroi.
Anuit les aiderai, par le foi que vous doi.
Mais alez vous en tost sur vostre palefroi ».

Charles est très heureux du départ d’Aimes, mais Naimes lui dit qu’il ne pourra faire aucun mal aux fils : « Chertez, il ne vous prisent la keue d’un keval. »

Or s’en est alez Aimes à la barbe grifaigne.
Et Kallez est remez qui mautalent engraigne,
Aveuc li .m. puchelez de Franche et d’Alemaigne.

Ce personnel-ci est sans doute introduit en souvenir du chapitre XXI du Pseudo-Turpin (De proditione Ganaloni et de bello Runcievallis et de passione pugnatorum Karoli) où l’on voit qu’aux belles Sarrasines, présent de Marsile et de Baligant, s’ajoutaient des femmes venues de France.

Charles voudrait savoir comment les fils d’Aimes peuvent encore tenir. Estous répond que Renaud a des vivres pour quarante jours et que si l’empereur osait le faire pendre, lui Estous lui arracherait le cœur.

« Va, glous, dist l’emperere, li cors Diu te mehaigne.
Ne toi ne ton lignage ne prise une castaigne ».

On attaque vigoureusement la place avec les perrieres et les mangonnaux.

Renaud encourage les siens, mais sous la pluie de projectiles, on est forcé de descendre de la tour et l’on ne sait plus où s’abriter. On éprouve encore les angoisses de la faim. Richard propose de tuer Bayard et Alard déclare qu’il se sent devenir enragé.
88 recto B Quant Renaus l’entendi, de pité en ploura.