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appendice

H
Fin du siège de Montauban et commencement du siège de Tremogne (version B C V) : analyse et extraits ; texte B.

Charlemagne une fois sorti de Montauban, veut prendre la ville de vive force. Il s’est réconcilié avec ses barons et il encourage Roland, B f. 84, recto A.

« A Rollant mon neveu orendroit li dirai
Qu’il maintiegne mon ost et boin gré l’en sarai.
Et par itel convent que li creanterai :
Audain au cler visage espouser li ferai.
Tel serviche en ara de bon cuer et de vrai.
Onques si bele femme à mes iex n’esgardai. »

Roland promet de donner chaque jour un assaut à la cité et de ne plus aider Renaud. Survient Aimes avec dix mille hommes. Quand Charles lui dit qu’il compte sur lui pour combattre ses fils, Aimes répond qu’il obéira mais à contre-cœur. On donne l’assaut. Les Français sont repoussés. Roland reconforte son oncle. On dresse vingt-six mangonnaux, auxquels le roi ajoute sept « perrieres turqugises » les Fils Aymon s’effraient du péril et songent que les provisions vont toucher à leur fin. Les grosses pierres volaient « comme la pluie qui dessous le vent va ». Grandes pertes des assiégés. Renaud et ses frères montent dans la grosse tour.

Renaus li fiex Aimon fu en la tour carrée
Et Aalars ses frerez à la chiere membrée,
La ducoise Clarisse qui sa face ot rousée.
Seigneur, or faitez pais, s’oez canchon loée,
5Par le mien enscient meillor ne fu cantée,
Ains puis que Dix fu nez de la Vierge honnerée,
Si com meurent de fain en la grant tour quarrée.
De pain ne de vitaille n’i avoient denrée,
Et Renaus et si frere qui bien fierent d’espée,
10Muerent de grant famine. Diex ! com grant destinée
Tant lez maine li roys de Franche la loée
Qu’il le fist assalir à se gent bien armée.
A .lx.m. hommez fu l’ost le roy esmée,
Chascun jor assaloient, moult y ot grant huée.
15Le menue gent crient qui là fu assanlée,
Qu’il ne poent escaper par terre ne par prée ;