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appendice

Lors y ot moult grant pueple, asses y ot de gent,
Sachies, n’i avenist nus povrez marcheans.
En piez s’en est levés nostre emperere frans ;
445Où que il voit ses hommez, si lor dist esranment :
« Baron, dist l’emperere, entendez mon samblant,
Bien a passé .ii. mois, par le mien ensciant,
Que issimez de Franche, de Paris le vaillant :
Venismez en Gascogne, chelle terre manant,
450[Pour] assaillir Renaut, le duc de Montauban.
[Desbareté nous a mon chier neveu Rollant
Certes je nel vossisse por nule rien vivant.
Quel conseil me donrez d’assaillir Montauban ? »
Trestuit coy se taürent, fors dus Naimes li frans.]
455« Baron, dist l’emperere, vers moi en entendez.
D’asseoir Montauban quel conseil me donres ? »
Trestout se tienent coi et li prinche et li per ;
Mal seroit de chelui qui ait .i. mot sonné,
Fors seulement dus Naymes de Baiviere le ber.
460Ch’est li plus sages hons que on peüst trouver
En toute paiennie ne en crestienté ;
Et li conte et li prinche, li demaine et li per
Li ont par desseur tous donnée dinité.
Trestout vienent à lui pour conseil demander.

G
Délibération des conseillers du roi Ys

Charlemagne a pris et rasé Montbendel. Mais le détachement confié à Roland a été surpris et battu par les fils Aymon et Maugis. Le roi consulte les pairs. Naymes est d’avis que l’on demande au roi Ys de livrer Renaud et ses frères. En conséquence, le messager Malquarré part pour Toulouse, répète au roi Ys la proposition et les menaces de Charlemagne. Ys l’invite à attendre cinq jours sa réponse, parce qu’il lui faut consulter ses barons. Sept comtes sont convoqués et le roi leur demande d’exprimer librement leur opinion. Cette forme du récit est donnée par B C V A P M, le ms. Hatton d’Oxford ; elle est reproduite dans l’édition populaire. La version M est exacte pour le fond, mais les discours des conseillers sont trop abrégés ; on la trouvera Revue des L. Rom. 1886, p. 122. Je lui emprunte, en complétant sur A, le discours du roi Ys dont le texte est intéressant. Pour le reste, je suis B revu sur A M.