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de chemin. Maugis lui fait comprendre que ce serait attirer sur soi ceux qui les guettent, et que l’occasion de la course serait perdue. Renaud et Bayard ne peuvent pas être reconnus. Le conseil est suivi. Les chevaliers du roi paraissent, comptent déjà tenir Renaud. Fauque de Morillon accourt lance baissée, puis ne les reconnaissant point, s’arrête. Naimes et Ogier surviennent et demandent à Forcon (sic) pourquoi il n’a pas « boté » son épieu au corps de Renaud. Il explique que le cavalier est un tout jeune homme et que son beau cheval n’est point Bayard. Ogier a un entretien avec Maugis qui déclare s’appeler Joseres et venir de Normandie pour essayer leur cheval à la course. Ogier demande pourquoi son fils ne dit rien ; il semble avoir mauvaise pensée envers eux. Enfin Renaud répond en breton, comme dans A B. Le meilleur en effet était de ne rien changer au petit dialogue. Cependant l’on n’y a pas la mention que l’on reconnaisse Renaud ; mais on la retrouvera presque aussitôt. Ogier et les autres sont revenus au palais où ils « gabent » l’empereur qui en a « tot le sanc mué. » Il fait crier que l’on ne doit héberger personne que l’on ne connaisse et qu’il faut prendre Renaud s’il vient. On met de bonnes gardes à toutes les portes. Quand Renaud et Maugis arrivent, ils trouvent des chevaliers armés qui « l’entrée [lor] ont chalengié et vaé » et leur demandent si Renaud doit venir à Paris. Maugis dit qu’il n’est pas à un arpent de là, qu’ils ont voyagé ensemble, et ajoute impudemment (ce que n’ont pas A B) que Bayard n’est guères plus blanc que son cheval. Survient un ribaut « trestot estrumelé » qui s’écrie :

« C’est Renaus et Baiars, foi que doi Damedé,
Mez li gloz Amaugis l’a si taint et mué
Que il n’i porra estre coneuz n’avisez. »
Baiarz l’entendi bien, car il estoit faez.
Del pié destre le fiert, si l’a bien assené ;
Une lance tenant l’a derier lui rué :
A .i. perron le jete, tot l’a escervelé.
Quant Maugis l’a veü, s’en a .i. ris jeté
Et [Renaus] en son cuer en a Deu aoré.
Li baron les ont moult durement regardé,
Et dit li .i. à l’autre : « Cis garçons est desvez ;
Bien conissons Renaut, n’a pas si jœne aé.
Alez, font il, segnor, trestot a sauveté. »

Ils entrent, se logent chez le cordonnier, et quand celui-ci demande pourquoi Maugis lie le pied de Bayard, il lui répond que c’est parce que le cheval est « forment effraé. » Après la mort de l’hôte, Maugis ne fait pas de reproche Renaud qui de lui-même reconnaît qu’il peut leur arriver malheur avant qu’ils soient revenus de la course. Ils montent à cheval, mais la « mesniée au borjois » a crié si fort que le peuple se rassemble et que