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appendice

Que il lor a donné garison de lor vie.
Entresi à Poitiers ne s’aseürent mie.
50Del roy Yon de Gascoigne ont la novele oïe ;
Il est preus et vaillans et de grant seignorie.
Par devers chele marche a grant mestier d’aïe,
Que grant guerre li fait chele gent païennie.
« Renaut, che dist Maugis, ne lairai ne vous die,
55Chis roys si est moult preus et de grant seignerie :
Serves le jusqu’as Pasques, ichele feste antie.... »

E
Épisode de la course

Dans la note au v. 4815, il est dit que les différences entre A B P sont ici insignifiantes. C’est vrai seulement, si on les compare à C. Cet épisode est un curieux exemple du développement qu’a pu prendre une partie du récit quand elle présentait des éléments nombreux d’intérêt. L’on y avait l’audace de l’entreprise de Renaud, les ruses de Maugis, Charlemagne tourné en dérision dans sa capitale, les conséquences possibles du voyage de Renaud et de Maugis et de leur présence à Paris, les incidents de la course. Des formes que cet épisode a prises, la plus ancienne et la plus courte est conservée dans L M Metz. Elle va du v. 4760 : « Vont s’en li fil Aymon, ne se vuelent targier », au vers 5068 : « Il li ont demandé com li est avenu ». Dans A B, Ogier, Naimes, Fouques de Morillon, chargés de veiller à ce que Renaud ne passe point les portes, s’entretiennent avec Maugis et ne reconnaissent ni les chevaliers ni Bayard. Il est à la rigueur possible que les quatre-vingts vers donnés en citation remontent plus haut que la rédaction de A et de B.

P s’inspire de A B, mais en y ajoutant. Il explique d’abord pourquoi Charlemagne fera veiller à ce que Renaud n’entre pas dans Paris. Quand celui-ci et Maugis ont passé à Orléans, un « gloton » a reconnu Renaud et Bayard. Il avait un cheval rapide. Il va à Paris, annonce au roi ce qu’il a vu. Charlemagne a grand’peine à le croire. Enfin il ordonne à Naimes et Ogier d’aller garder l’accès de Paris. Ils partent avec quatre cents Sarrasins (sic) et s’embusquent au bois de la Gaudine. Cependant Renaud et ses chevaliers entrent dans un « ramier sous Montlhéry et l’on dîne ; comme dans L A B, Maugis a « pourchacé » des provisions. — C tirera partie de cette dernière indication. — Ogier et Naimes guettent jusqu’au matin. Il n’est point dit qu’ils aient à souffrir du froid et ils ne se plaignent point de l’empereur.

Maugis déguise Renaud et Bayard. Ils partent pour Paris, mais Renaud s’aperçoit qu’il y a un « aguet » dans le bois ; il a peur et propose de changer