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les quatre fils aymon

Sor l’espaule l’ataint, ains ne se pot covrir.
Lo hauberc li despiece, nel pot contretenir.
17725Quant [Aymons] l’a veü, lo sanc cuide marrir.[1]
Adonc sailli en piés, ne se pot atenir,
Si en vint vers son frere que il vit si blesmir.
Et Yvons l’a veü, do sanc cuida issir.
Puis en vint vers Rohart que il en volt laidir.
17730Amont, parmi son hiaume, li vait grant cop ferir
Et par devers senestre mist lo branc à guenchir.
Sor l’espaule lo fiert de tres si grant aïr,
Lo hauberc li desmaille, lo gambais fait partir,[2]
Lo bras à tot l’espaule li a fait jus cheïr.

  1. 17725 L Yvons.
  2. 17733 Ici B, pour le fond, rejoint L, et à partir de la laisse suivante reproduit à peu près exactement le texte le plus ancien dont il n’est plus qu’une forme altérée. C quitte B après le vers « De Froberge qu’il tint, si grant cop li dona », Cf. 170, recto B, l. 20, Michelant, p. 439, 6. Yvon tue Constant, lui tranche la tête, traîne le corps hors des lices, appelle Roland, Charlemagne et les douze pairs et demande s’il a fait assez. Le roi fait pendre les traîtres par des sergents, et tous s’en vont joyeux de la belle victoire. (F. 170, verso A). Hardré et Grifon partent sans demander congé, mais descendent leurs cousins et les enterrent. — Tout cela tient en 26 vers. — Renaud est à la cour avec ses fils. Charles le fait sénéchal du royaume. Alard et Richard (oubli de Guichard) seront des douze pairs. Les enfants serviront l’empereur à sa table. Renaud le remercie : il ira a Montauban ; il assignera leurs terres à ses frères, puis reviendra auprès de Charles. Celui-ci l’avertit que la sénéchaussée lui sera gardée jusqu’à son retour. Renaud dit qu’il donnera Montauban et Tremogne à ses frères et qu’il assignera aussi des terres à ses fils. Charles lui promet de garder ses fils auprès de lui. Mais Renaud avoue qu’il craint pour eux, car Hardré, le traître, les hait (F 170, verso B). Le lendemain Renaud et ses frères s’en vont à Montauban. Mais Renaud songe à imiter Maugis, à expier le mal qu’il a fait. Il communique ses intentions à ses frères et les console. Il mendiera, si Dieu y consent. Il les prie de veiller sur ses fils qui ont combattu pour lui (F 171, recto A). Ils auront la moitié de la Gascogne, a promis le roi (texte incomplet). Ses frères se partageront Montauban, Tremogne, la terre de Vauquois, Montecler, Valcler. Là-dessus ses frères se pâment. Il les relève et leur recommande de vivre d’accord, de bien servir le roi dont ils porteront l’oriflamme et de saluer pour lui Roland, Estous, Naymes, Richard, Ogier, Turpin, Olivier le blond et tous les douze pairs. Avant le jour, il quitte Montauban, n’emporte rien avec lui et va au bois de la Serpente où vivant de racines, souffrant des intempéries, il passe l’hiver, faisant ainsi une pénitence qu’il s’était imposée. Au temps de Pâques (F 171, recto B), quand les oiseaux