Charles et le roi Ys me paraissent s’inspirer de très près de l’exemple donné par Frédegonde et Gonthramn Bose, et ce n’est probablement point par un pur hasard que le chapelain qui fait office de secrétaire auprès du roi gascon s’appelle Gontard, nom très semblable à celui du compagnon de Mérovig[1].
Je sollicite, en tout ceci, quelque indulgence du lecteur, car tel rapprochement que je ne peux éviter, lui paraîtra peut-être n’avoir qu’un intérêt de curiosité. Par une rencontre qui m’eût étonné si je ne la connaissais déjà par la version populaire en prose, dans la version donnée par les manuscrits B et C (775 et 766 de la Bibliothèque nationale), version qui diffère notablement du manuscrit La Vallière, et dans la version du manuscrit du manuscrit l’Arsenal, on trouve un épisode, placé avant la trahison du roi Ys et des combats de Vaucouleurs, qui semble une autre adaptation, une autre réplique du fragment de l’histoire de Mérovig cité plus haut.
Charlemagne, entré en Gascogne, s’empare de Monbendel par la force, puis campe non loin de Montauban. Mais Roland, avec deux mille des « damoisiaux de France », va planter sa tente à un endroit d’où il découvre mieux la ville et ses environs. Il était là avec Turpin et Olivier. L’idée lui vient de chasser. Il demande son faucon et ils partent, trente chevaliers, sans armes défensives, leur épée au côté.
Esbanoier s’en vont contreval le rivage,
Prisrent par la riviere les oiseillons sauvage,
Anchois que demi liue en ont cargié grant masse.
Turpins li archevesques remest au tref de paille
Et Ogiers li Danois et li riches barnagez.
Devant lor conte .i. clerc qui moult par estoit sage,
Si com Troie fu prise et après Romme faite.
Un espion vient avertir Renaud. Celui-ci s’arme, monte sur Bayard, rassemble chevaliers et bourgeois et s’avance à travers le « bois ramé » pour surprendre les Français. Mais Turpin regarde « contremont ».
- ↑ On verra plus loin que l’opinion a pu varier sur le compte de Gonthramn.