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III
Origines et formation du cycle des Fils Aymon


Le résumé qui précède, était nécessaire, parce qu’une discussion des origines de l’histoire des Fils Aymon est possible seulement si l’on a présente à l’esprit la forme la plus ancienne pour l’ensemble que nous possédions de la Chanson du geste. Dans la plupart des autres manuscrits, l’on retrouve le même cadre général, malgré la diversité de quelques parties et bien que parfois la légende primitive y semble plus fidèlement respectée ; mais la version La Vallière est plus près du texte ou des textes anciens que nous soupçonnons, en conserve mieux l’énergie archaïque. Les contradictions elles-mêmes et les interpolations qui s’y laissent reconnaître, prouvent que le travail fâcheux des remanieurs n’y a pas été poussé trop loin[1].

L’histoire des Fils Aymon commence par une narration, le Beuves d’Aigremont, qui forme un tout distinct. Aymes et ses fils y sont introduits uniquement pour relier cette première

    du fond du fleuve et le déposa sur la rive. Très surpris, les bergers ouvrent le sac, découvrent la tête et l’ensevelissent avec le corps. On rapporte qu’une lumière divine apparaît en cet endroit et que si un malade prie avec foi sur le tombeau, il obtient sa guérison ». Gregor. Turon., VI, 37. Dans la légende de Renaud, l’aigle est remplacé par les poissons et le moment où apparaît la lumière céleste n’est pas le même. L’analogie des deux récits n’en est pas moins évidente.

  1. La description des manuscrits est au chapitre suivant, mais je donne dès à présent la liste de ceux que j’utilise avec la lettre qui désigne chacun.
    L. ms. La Vallière, 24387 de la Bibl. nationale.
    B. ms. 775 de la Bibl. nationale.
    C. ms. 766 de la Bibl. nationale.
    A. ms. 205 B de la Bibl. de l’Arsenal.
    P. ms. du collège de Peter-House.
    M. ms. H 247 de la Bibl. de la Fac. de Médecine de Montpellier.
    V. ms. de la Bibl. de Saint-Marc à Venise.

    Les renvois à Grégoire de Tours, sauf mention contraire, se rapportent à l’Historia Francorum.