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les quatre fils aymon

Comme dans la version classique, les Fils Aymon abandonnent la place et sont rejoints par leur père :

F° 12, recto :

Quant Regnault voit son pere de combatre apresté,
Il a broché Bayart, si le fait tost aler.

Il fend la troupe de ses adversaires et arrive à la bannière qu’il renverse. D’un coup de Floberge, il tue Hues de Senlis. Alard et Guichard s’aventurent également et « Richart le petis » tue le « mareschael » de son père. La bataille est ardente, on échange des coups furieux, on entend les cris des « enseignes ». Les Français sont épouvantés :

Et li dus de Dordonne commencha a crier :
Comment, dist-il, seigneurs, lairez vous escapper
Ces bastars orguellieux qui tant me [font] irier ?
Puis a dist coyement : Dieu les veulle garder,
Car se sont mes enfans et se les doi amer.
Et quant le ber Regnault se ouy bastart clamer,
Vers son pere s’en va, se ly print a crier :
Par mon chief, siere duc, moult faitez a blasmer
Quant envers vos enfans vous voy aussi merler.
Ne sui mie bastart, bien ay qui resembler.
Lors va devant son pere .I. chevali[e]r fraper.

F° 11, verso. Le combat continue.

Renaud et ses frères détruisent les trois quarts de la troupe de leur père et s’en vont dans la forêt en conseillant à Aymes de ramasser ses morts. Il est très affligé, car Charles sera mécontent.

On embaume le corps de Huon. Aymes et ses hommes vont vers La Chapaile et trouvent l’empereur entouré de ses barons.

Et lors et vous venu le riche duc Aymon
Qui amenoit en biere le Chamberlen Huon.
Et quant l’emperieres en a oy le son,
A haulte vois a dit : Quelle noise fait-on ?
Sire, si li dist Guesnes, vecy grant traïson.
Vous avez fait au leu garder vostre monton.
Sire, dist Guenelon, il vous va malement.
Perdu avez Huon, vo maistre chamberlent,
Et les bons chevaliers et vostre bonne gent.