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les quatre fils aymon

Feru ou nous jouiens as eschies doulcement.
Present maint gentil[homme] m’a feru povrement.
Je vous en requier droit a vo devisement,
Que justice en soit faite sans [plus d’atargement]
Car ore et aultre fois aves escharcement
Encontre no lignage jugié et povrement.
Au duc Buef d’Aigremont me souvient bien souvent
Qui en vo sauf conduit fu occis laidement.
Oncquez vous n’en fesistes nul bon amendement.
Et li dus fu mon oncle, je le say vrayement,
Et se je n’en ay loy et justice brie(fve)ment
De l’un tait et de l’autre prendray le vengement.

Charles l’éconduit :

Et quant le roy l’oy, s’en ot grant mal talent.
Il a dit à Regnault : Garson, ales vous ent.
Maudist soit Bertoulet de Dieu omnipotent,
Quant si pou [vous] en fist a ce commenchement,
Car enfans peu battus pleure trop longuement.

Renaud tue Bertoulet d’un coup de Floberge « que Maugis li donna ». Tous les barons tirent leurs épées. Charlemagne survient. Quand il sait de quoi il s’agit, il s’écrie :

...............Barons, or i parra !
Cil qui prendra Regnault, le mien ami sera.

Là-dessus viennent les frères de Renaud et leur père, le duc Aymes. On lui apprend ce qui s’est passé. Il va vers son lignage, les priant de porter secours à ses enfants. Mais Charles ordonne de les saisir. Guichart combat vigoureusement pour dégager son frère. Dans la mêlée, Renaud, armé de Floberge, tranche la tête à quatorze « ou plus ». Ses frères font de leur mieux. Mais ils succomberaient sous le nombre croissant, si Ogier n’était venu et ne leur avait conseillé de fuir. Leur père va au roi, lui demande merci pour ses enfants. Charles répond que Renaud sera pendu. Aymes court à travers la presse, et ordonne à Renaud de partir, car il sera occis et tout le lignage avec lui. Renaud s’obstine. Il faut que Naymes vienne et lui fasse signe. Il part avec ses frères. Ils vont à leur hôtel d’où ils s’échappent par une issue détournée :