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les quatre fils aymon

Manuscrits, du British Museum (Catalogue of romances in the Dept of Mss. in the British Museum, by H. L. D. Ward, B. A.).

XIII. 1o Royal 16 G. II, sur vélin, XVe siècle, in-folio, formé de 183 feuillets. Ce manuscrit comprend trois parties. L’on a d’abord 617 vers reproduisant, mais en l’abrégeant, le commencement de la version du ms. de la Bibliothèque nationale f. fr. 764 (ancien 7182) dont je parlerai plus bas. L’on a ensuite une rédaction en prose des Fils Aymon, et en troisième lieu une chanson, en 1899 alexandrins, où il est raconté comment, après la mort de Renaud de Montauban, son cousin Maugis alla à Rome, où il devint cardinal et pape, et comment, sous le titre de pape Innocent, il reçut la confession de Charlemagne ; mais à la fin Maugis et les trois fils survivants du duc Aymes, furent trahis par Ganelon. Poursuivis par Charlemagne, ils périrent étouffés par la fumée dans une caverne, près de Naples. La première laisse commence :

Seigneurs, or entendez, pour Dieu qui ne menty,
Et vous orrez chançon dont ly voir sont joly.
De la mort des trois [frères] vous conterai ycy,
Mais ung peu en lairay, si serai reverty
A Maugis leur cousin qui fut au bois fueilly,
Où il estoit hermite et prioit Dieu mercy.

La narration se termine brusquement avec ce dernier couplet :

Seigneur, dedens la cave, ce vous signifie,
Fu Maugis et les trois qui sont d’une lignie.
Richardin le premier ce jour perdy la vie
Et ly aultre deux frere souffrirent grant achie.
Adonc, Seigneurs, cheyst Guichart, car vivre ne polt mie,
Les yeulx avait tous cheux et la vue perchie,
Le viaire deffait, la chair olt changie
Et par force de feu sa chair blanchie.
Quant Maugis l’a veü, si en lermie.
Aalart a genoulz a Jhesucrist deprie
Pour lui et pour ses freres qui tant souffrent hachie.
Maugiz aprez Guichart fina sa vie.

Cette fin, dont je ne puis garantir la copie, est évidemment écourtée. L’on a affaire à une imitation du petit poème « La Mort de Maugis, » qui a été résumé plus haut à propos du ms.