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les quatre fils aymon

raît page 457, v. 5 : « li diens m’i aida. » Sans rien noter, Michelant corrige : « Dame Dex m’i aida. » Il avait lu sans doute « dieus », mais l’article aurait dû le faire réfléchir.

III. Bibliothèque Nationale, f. fr. 766. — Ce manuscrit, sur parchemin, est formé de cent quatre-vingts feuillets. La page, à deux colonnes, est réglée à quarante lignes. Michelant le désigne par la lettre C. L’histoire des Fils Aymon y est précédée du Maugis d’Aigvernont qui comprend les cinquante-quatre premiers feuillets et les quatorze premières lignes du feuillet 55. Après les mots Explicit le romanz de Maugis, commence sans titre particulier, mais avec une miniature représentant la duchesse de Dordonne et ses enfants, un long texte des Fils Aymon, continué par une suite que j’ai appelée ailleurs : « La Mort de Maugis. » Le tout finit au verso du feuillet 180, au bas de la colonne A.

Jusqu’au récit de la mort de Renaud, cette version ne diffère de celle que nous venons d’examiner que par une correction moindre, et par un développement, où la vulgarité descend au grossier, de l’épisode de la course à Paris. Pour tout le reste, les deux manuscrits sont exactement parallèles, et l’un permet de remplir les lacunes de l’autre. J’ai cité, au chapitre précédent, la partie de la fin du poème où la mort de Renaud est racontée autrement que dans les autres versions. Malgré les négligences si fréquentes dans ce texte, il a mieux conservé que le ms. 775 des traits importants des versions primitives. Ainsi, dans sa réponse à Aymes, après le combat que celui-ci a soutenu contre ses fils dans les Ardennes, Charles lui dit :

Vo filz a mort le mien que tant pooie amer ;


tandis que 775 donne, en faisant un vers faux :

Vos fix ochit Bertelot que tant pooie amer.

Plus loin, toujours dans cette partie des Ardennes, 766 a maintenu le texte ancien si précieux :

Iluec maudient l’eure que li jors est venus
Que Loeïs perdi le chief desous le bu.

775 corrige encore ici Bertelos.

Le nom d’Aélis, sœur du roi Ys, est conservé dans la première partie.