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ses d’origine et de date, est résolu d’une manière satisfaisante. Maugis est, dès le commencement, mêlé au courant de l’action et y prend une part qui peut paraître excessive. Je n’oserais dire qu’en certaines de ses parties, ce manuscrit ne dérive pas de sources plus anciennes que les textes correspondants du manuscrit La Vallière. Le contact entre l’histoire des Fils Aymon et la légende du Chevalier au Cygne n’est pas particulier à cette version. Nous le retrouverons ailleurs.

Gaston Paris mentionne ainsi la version du manuscrit 775 : « Il existe une version en vers alexandrins, plus courte que celle qu’on a imprimée, mais à peu près de la même époque[1] ». Michelant en a emprunté le texte à partir de la page 410, v. 2, de son édition, mais en le ramenant à peu près à l’orthographe et à la langue du ms. La Vallière, ce qui n’est pas sans inconvénient. La connaissance que Michelant avait du ms. 775 était d’ailleurs incomplète. On en jugera par un passage important dont il a ignoré l’existence et qui permettra de voir comment B modifie et abrège le texte de L.

ms. 775.

F° 64, verso A.

1.L’empererez de Franche en piez en est levez
E apela Franchois : Baron seigneur, oies.
Ja fui je fiex Pepin, de verté le savez,
Et Berte la roÿne qui tant ot de bonté ;
5.Il fu ochis en Franche a tort et enherbez
Et jou cachiez du regne dolans et esgarés.
En Espagne enfui a Galafre sor mer.
La fis tant par mez armez que je fui adoubez
10.Et conquis Galienne m’amie o le vis cler
B.Qui laissa pour m’amour .XV. roys couronnés.
Je ving en douche Franche a moult riche barné.
Adont me fis jou merchi Diu couronner.
Quant je cuidai avoir tout mon renne aquittié,
15.Lors virent (corr. jurerent) ma mort trestout li .XII. Per,
Si me vaurrent ochirre par .I. jour de Noel.
Diex me manda par l’angle que jou alaisse embler,

  1. Hist. poét. p. 302.