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les quatre fils aymon

que j’ai sous les yeux : il reste bien le fauconnier et le faucon, mais il n’est pas dit que ce soit celui de Roland[1].

La réception du messager de Charlemagne est tout autre que dans le manuscrit La Vallière : Ys l’accueille très correctement. Dans la délibération des conseillers du roi de Gascogne, sept barons prennent la parole. Il n’y a aucune trace de violence exercée contre le duc de Monbendel. L’on a vu dans l’étude sur le Cycle des Fils Aymon les passages qui marquent un lien avec le Mainet et le Chevalier au Cygne.

À partir de l’endroit où Maugis apporte à Montauban le roi endormi, ce manuscrit donne une rédaction absolument distincte de celle du ms. L. Maugis reparaît dans l’action pour livrer Charlot, fils de l’empereur, aux défenseurs de Tremoigne. Les récits se rejoignent à la dernière partie : Renaud à Cologne.

Ce manuscrit, fortement empreint de dialecte picard, est d’aspect séduisant, paraît établi avec plus de soin qu’il ne l’a été en réalité ; les lacunes sont courtes, mais assez nombreuses. Elles semblent dues au copiste. La version qu’il contient est une œuvre d’un caractère très personnel. Le problème de fondre en un ensemble suffisamment lié des narrations diver-

  1. Lasciam alquanto qui posar Orlando
    E direm di Carlo e suo falconieri.
    Uscia del campo et andava uccellando
    Per aver cena per Carlo Imperieri,
    Verso del ponte sul poggio montando.
    In tal maniera il nobil scudieri
    Cosi montando per una pendice
    Lasciò il falcone ad una pernice.
    La pernice in aria il falcone svola,
    Fuggendo in un grande bosco fu entrata.
    Il falcon la smarriva e in aria vola.
    Tutto quanto Terigi in aria guata.
    Poi discese il falcon, a non dir fola,
    Dove passava Orlando e sua brigata ;
    Terigi a se cadere se lo vede,
    Cavalca là che ripigliar lo crede.
    Il cavallo Terigi molto caccia
    Per ritrovare lo suo bel falcone.
    Essendo presso al fonte venti braccia
    Vede sedere Sansonetto e Ugone.
    Subito Orlando conobbe alla faccia.Canto XXI.