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TRAITÉ DES HÉRÉTIQUES

au diable, à soi-même, à sa chair, à ses voluptés, à son ambition, et appétit d’honneur et des richesses ? Il n’y a nulle comparaison. Et de vrai, si on connaissait quelque peu la grandeur et puissance de Dieu, et la petitesse de l’homme, et son impuissance (quelque grand qu’il puisse être en ce monde) on ne viendrait jamais à délaisser le service d’un tant magnifique Prince : lequel gît en faisant ce qu’il nous commande (qui est de laisser croître la zizanie avec le froment) pour vouloir servir à un tant malheureux garnement, qui est le diable, et père de mensonge, homicide dès le commencement, de quoi notre Dieu par son cher fils, Jesuchrist, notre seul Sauveur, nous veuille garder. Ainsi soit-il. Ainsi soit-il.

« Ceux qui veulent être parfaits, qu’ils sentent une même chose ; que si quelqu’un sent autrement qu’eux, Dieu le lui révélera : mais cependant en ce qu’ils comprennent, qu’ils aient à sentir une même chose, et à vivre selon cette même règle. »

Philip. 3e.