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VIII
TRAITÉ DES HÉRÉTIQUES

Reçu maître ès arts par l’Université, il y est nommé (1er avril 1553) lecteur de grec. Il jouit d’une grande réputation comme helléniste et plusieurs familles lui confient l’éducation de leurs fils.

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Sur ces entrefaites, se déroule à Genève la lugubre tragédie de Servet, qui aboutit à la mort du malheureux Espagnol sur le bûcher, à Champel, le 27 octobre 1553. Servet avait attaqué violemment la doctrine de la Trinité et la pratique du baptême des enfants ; aussi les autorités genevoises, à l’instigation de Calvin, l’avaient-elles jugé digne de la peine capitale ; elles lui reprochaient d’avoir voulu renverser les fondements de la religion chrétienne et les bases de l’ordre social et moral.

Calvin, poussé par Bullinger de Zurich, voulut justifier son attitude et son rôle dans cette affaire (Déclaration de la vraie foi, en latin et en français). Sur quoi Castellion prit la plume et répondit par un éloquent manifeste en faveur de la liberté de conscience, par son De Hæreticis an sint persequendi (Mars 1554), qui parut en latin à Bâle et en français (à Lyon probablement). Les exemplaires de l’édition latine de cet ouvrage sont fort rares, ceux de l’édition française introuvables : on n’en connaît actuellement que trois : à la Bibliothèque de Bâle, à la Bibliothèque de Genève et à la Bibliothèque de la Faculté de théologie de l’Eglise évangélique libre du canton de Vaud.

M. Buisson, l’éminent historien de Castellion (Sébastien Castellion, 2 vol., Paris 1892), a supposé