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LES AMANTS

Pittacos et les amis d’Alcée s’efforcent de calmer la foule : mais, déjà, vers lui les poings se dressent ; et des poignards luisent au-dessus des têtes.

Le poète, insensible à la tempête qu’il vient de déchaîner, attend une accalmie.

Puis, d’une voix tonnante, il s’écrie :

« Oui ! citoyens, je le répète, Myrsilès a eu raison de vous traiter ainsi, puisque vous étiez assez lâches pour le souffrir. Mais, écoutez, il est temps encore de relever les autels de la patrie. Dès ce soir, jurez avec moi la mort du tyran ; et bientôt la belle Mytilène, heureuse comme une captive dont on vient de briser les fers, bientôt notre ville respirera le souffle pur de la liberté.