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LES AMANTS

Les trilles sonores d’un rossignol interrompirent la rêverie de la jeune femme.

« Annonciateur du printemps, dit-elle, que me veux-tu ? Pourquoi, près de moi, viens-tu célébrer l’amour, tandis que mon cœur souffre ? Ne sais-tu pas que mon amie la plus chère s’est enfuie loin de ma demeure ?

« Depuis quelque temps, cette vierge aux doux yeux n’écoutait plus mes leçons qu’avec indifférence. Elle était rêveuse en tissant la toile. Souvent, je la réprimandais. Alors elle se jetait dans mes bras ; et ses larmes innocentes se répandaient sur mon sein.

Un jour, elle m’avoua qu’un éphèbe avait troublé son âme. Dé-