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LES AMANTS

lyres légères. Leurs voix pures disent un chant qu’elles accompagnent de leurs doigts agiles, pinçant les cordes vibrantes, avec des pas gracieux sur le pavé de marbre. C’est un hymne au dieu du pressoir ; il débute ainsi :

Viens, héros Dionysos, accompagné des Charites,

Viens dans le temple pur des Lesbiens qui te chérissent,

Élance-toi d’un pied fourchu sur nos collines verdoyantes…

Pendant ce chœur, Pittacos, Alcée et ses frères, avec Lycos et Mélanippès. au premier rang des spectateurs, échangent entre eux leurs impressions à voix basse. Ce dernier, peu sensible à l’attrait de la danse et de la poésie, trouve ridicule que des citoyens, des guerriers, perdent leur temps à de tels spectacles.