Page:Castanier - Les Amants de Lesbos, 1900.djvu/20

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
10
LES AMANTS

« Par la lance d’Arès, s’écria Alcée, je suis las de cette servitude ; et je brûle de voir ma cité respirer librement avec des chefs dignes d’elle. Depuis dix-huit années, nous nous débattons parmi des alternatives de tyrannie ou d’anarchie : tantôt nous gémissons, écrasés sous le talon d’un maître absolu ; tantôt nous nous déchirons dans des luttes intestines.

« Ah ! combien nous devons regretter le gouvernement paternel de jadis, alors que les citoyens les plus remarquables par leur état social ou par leur valeur personnelle, rivalisaient de zèle à s’occuper des intérêts généraux, dans une pensée commune, pour le bonheur, la richesse et la gloire du pays.

« Après l’autorité despotique de