Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
114
LES AMANTS
tête : car je veux que son sang fumant ruisselle sur mes pieds. »
Vers le tyran on pousse aussitôt brutalement Alcée. Tandis qu’un soldat l’oblige à courber la tête sur le marchepied du trône, un hercule, bourreau attitré de Myrsilès et qui ne le quittait jamais, un colosse au teint noir brandit dans l’air une large épée. Un silence de mort plane sur l’agora.
Mais, soudain, le vigoureux jeune homme se redresse ; et il bondit sur Myrsilès. À ses bras libres pendent les tronçons d’une corde coupée. Sa main droite tient une lame qui s’enfonce dans la poitrine du tyran. Celui-ci s’affaisse sans un cri : une écume rouge paraît aux lèvres ; ses yeux ouverts semblent regarder ; mais le regard est vitreux.