Page:Castanier - Les Amants de Lesbos, 1900.djvu/119

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
109
DE LESBOS

Il arrive en face de son amante.

Tourner la tête pour contempler encore ses traits adorés serait imprudent ; il la désignerait ainsi à l’attention des gardes et causerait peut-être sa perte. Une angoisse serre son cœur.

À ce moment les murailles humaines entre lesquelles passe le cortège, d’une impulsion brusque, semblent vouloir se rejoindre, en rompant les cordons de soldats. Un flot de peuple les entoure ainsi que leurs prisonniers. Alcée sent deux lèvres fraîches murmurer à son oreille ces mots :

« Frappe ! »

Et, sous son manteau, entre ses mains liées, une petite main preste a glissé une courte lame acérée.

Mais les mercenaires thraces, fu-