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LES AMANTS

fiers et dignes, malgré les cordes qui leur lient étroitement les bras derrière le dos.

Un murmure de pitié s’élève parmi la foule ; et l’on se demande, à voix basse, si le tyran aura l’audace de les sacrifier.

Parmi eux, Alcée promène anxieusement son regard sur les rangs des spectateurs pressés sur leur passage. Son œil lance un éclair ; il vient d’apercevoir, à quelques pas devant lui, Sappho.

La poétesse a dissimulé sa blanche tunique et l’élégance de sa taille sous une ample draperie grise. Ses yeux, qui semblent brûler, disent à son ami qu’elle est là pour le sauver. Leurs regards se pénètrent, tandis qu’Alcée continue lentement sa marche.