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LES AMANTS

leurs yeux languissants et hagards. Ouvrent-ils la bouche, leur voix flûtée, criarde, provoque parmi la foule un sourire de mépris.

Ce sont là les meilleurs amis, les compagnons de Myrsilès.

On raconte, par l’agora, les événements survenus la nuit précédente : la réunion des conjurés dans le temple d’Arès ; comment l’un d’eux avait dénoncé leur assemblée et trahi les projets hostiles au tyran, que l’on y devait agiter ; puis leur surprise, l’attaque des gardes thraces, la défense des citoyens et les cadavres entassés dans le sanctuaire profané.

Cinq hommes seulement avaient échappé au massacre : c’étaient, il est vrai, les plus illustres de Mytilène. Myrsilès allait tout à l’heure