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LES AMANTS

épouses et hétaïres confondues, sont accourus à la place publique. Les faces s’animent ; les yeux brillent ; et, sous les poitrines oppressées, les cœurs battent violemment.

Dans la pénombre, des gestes s’indiquent ; des mains se pressent ; l’on murmure des mots ardents.

Tous les regards se dirigent, avec une expression de haine, vers Myrsilès, assis sur un trône élevé, au centre de l’agora. Autour de lui, ses gardes thraces maintiennent la foule presque silencieuse, mais d’autant plus hostile. Aussi a-t-il donné des ordres sévères pour que personne, en dehors de ses intimes, ne puisse l’approcher.

Il a revêtu son costume le plus somptueux, une robe de fine laine pourpre brochée d’or. Une couronne