Page:Castagnary - Exposition du boulevard des Capucines - Journal le Siècle, 1874-04-29.djvu/2

Cette page a été validée par deux contributeurs.

de réclame et tantôt un but de philanthropie, mais ayant le don de mettre en mouvement, pour plusieurs mois, cette population d’artistes, de lettrés et d’amateurs qui, en formulant le jugement de Paris, réglemente le goût du monde. N’est-ce pas admirable !

Cette explosion inattendue, sollicitant l’attention de tant de côtés à la fois, nous obligera de restreindre nos développements ; mais, comme par le passé, nous laisserons la grande place aux artistes qui vivent et se tiennent au cœur de l’action. Quel que soit l’intérêt qui s’attache à des personnalités comme celles de Prud’hon et de Chintreuil, quelles que soient l’importance et la beauté des chefs-d’œuvre accumulés au corps législatif, il est une chose qui touche plus directement notre patriotisme : c’est de savoir comment se gouverne la capacité productive de la France. Cette source jaillissante, qui depuis la Révolution sort des entrailles de notre peuple, et, coulant suivant des pentes diverses, a produit sans interruption l’école classique, l’école romantique, l’école naturaliste, se soutient-elle dans son ampleur féconde ou bien s’appauvrissant menace-t-elle de défaillir ? C’est le point capital, sur lequel seules les œuvres de nos artistes vivants pourront nous répondre.