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qui cache ses soldats dans son flanc ». Ainsi le premier embryon qui parvient à sa destination, met au jour une, et quelquefois plusieurs générations, et ces générations nées dans la place, ne devant plus faire le siége, sont complètement dépourvues des organes propres à la locomotion et à l’assaut ; ne devant plus changer de milieu, elles n’éprouvent pas d’autres besoins que ceux de la nutrition et de la perpétuation.

« Ce n’est pas tout, continue Van Beneden, il y a souvent un second siége à faire ; car ce n’est pas toujours dans cette première place que l’espèce prend ses attributs sexuels. À cet effet, une nouvelle génération agame surgit de la précédente et porte des organes de locomotion, comme la grand-mère ; si cette nouvelle génération s’introduit à son tour dans la seconde place, chaque individu se débarrasse de ses appareils de siége et se loge de manière à pouvoir attendre patiemment la fin de sa mission.

» Une fois casé dans sa nouvelle demeure, son rôle change entièrement ; ce soldat, si actif et si plein de vie, s’endort au fond de son kiste et ne se réveille que quand sa prison vivante, c’est-à-dire l’hôte qui l’a hébergé, est dévoré par un autre animal. Ici son patron disparaît sous l’action dissolvante du suc gastrique ; sa loge même se dissout dans l’estomac, mais sans action dissolvante sur l’organisme vivant ; le suc de l’estomac, et peut-être la chaleur du nouveau milieu, le tire de son état d’engourdissement, et il commence une nouvelle vie. De l’estomac il se rend dans l’intestin, et de là il peut envahir les