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des rudiments de tænia ; c’est que de chacune de ces têtes arrivées dans l’intestin du chien peut provenir un tænia composé, comme on le sait, d’un nombre indéterminé d’anneaux, et que de tous ces anneaux, au moyen des nombreux germes qu’ils renferment, peuvent provenir des millions de cœnures.

Cette puissance de reproduction n’est pas un simple jeu de la nature dans ces vers, c’est au contraire, un besoin, une nécessité ; si les moyens de perpétuation n’étaient pas aussi nombreux, bien des espèces parasites périraient rapidement et ne pourraient se conserver dans le temps. Les jeunes animaux des classes supérieures, découvrent facilement le milieu dans lequel ils doivent vivre ; la mère les fait presque toujours éclore dans une abondante nourriture ; mais il en est différemment pour les Helminthes qui ont à chercher leur sol vivant et qui pour s’y installer, soit provisoirement, soit d’une manière définitive, ont des luttes à soutenir. Sur des centaines ou des millions d’œufs, que chaque individu pond à l’époque de sa maturité, il n’y en a que bien peu qui arrivent à leur destination ; et parmi les embryons qui éclosent, la grande majorité périt au milieu des mille dangers qui les assaillent à cette époque de leur vie.

« Pour vivre, dit Van Beneden, il faut que le jeune animal trouve son gîte et s’installe dans sa cabane ; c’est une citadelle vivante dont chaque parasite doit faire le siége ; si l’assiégeant a réussi dans l’assaut, chaque embryon engendre à lui seul une armée et toute la place est envahie. C’est le cheval de Troie