Page:Casgrain - Légendes canadiennes, 1861.djvu/75

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Le missionnaire rompit le premier le silence :

— « Mon fils, dit-il en s’adressant au jeune homme, vos larmes sont légitimes, car l’être chéri que vous pleurez était digne de vos regrets.

« Mais ne pleurez pas comme ceux qui n’ont point d’espérance…

« Celui que vous avez perdu jouit maintenant là-haut de la récompense promise à une vie vouée au sacrifice et au devoir… »

« Ah ! mon Père, interrompit le jeune homme, si, du moins, vous eussiez été près de lui pour le consoler à ce dernier moment !… »



Après une pause, il continua :

« Je pressai mon père une dernière fois entre mes bras ; sur son front pâle et glacé je déposai un dernier baiser.