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auquel nous étions exposés, je m’endormis.

« Mon sommeil fut agité de mille rêves fantastiques.

« La grande ombre de mon Sauvage que j’avais vue, au moment de m’endormir, s’allonger et ramper derrière lui, noire et menaçante, se dressait devant moi comme un spectre.

« La rafale passait dans mes cheveux comme un esprit de ténèbres.

« Les morts du cimetière, secouant la neige de leurs linceuls d’écorce, descendaient de leurs tombeaux, et se penchaient vers moi ; je croyais ouïr leurs grincements de dents, en entendant les craquements des arbres agités par la bise de nuit.

« Je m’éveillai en sursaut.

« Mon Sauvage, appuyé contre un des poteaux d’un tombeau indien, était toujours là devant moi.