« Déjà, depuis plusieurs jours, nous cheminions, sans accident, à travers la forêt, lorsqu’un soir, exténués de fatigue, nous allumâmes notre feu auprès d’un cimetière indien, pour y passer la nuit.
« Selon la coutume des Sauvages, chaque cadavre, enveloppé séparément dans une grosse écorce d’arbre, était élevé au-dessus du sol, soutenu par quatre poteaux.
« Des arcs, des flèches, des tomahawks et quelques épis de maïs, suspendus à ces tombeaux, se balançaient au gré du vent.
« Assis, à quelques pas devant moi, sur le tronc d’un vieux pin gisant, à moitié pourri, sur le sol, notre Sauvage paraissait enseveli dans une profonde méditation.
« Le bûcher, allumé à ses pieds entre deux grosses racines, dont la flamme tantôt vive, tantôt presqu’éteinte, l’illuminait de son jour vacillant et rougeâtre